homélie du 30 dimanche TO, frère François-Régis DELCOURT, OP

 

Va, ta foi t’a sauvé

Cette rencontre de Jésus et Bartimée nous invite à parler de la foi en Jésus-Christ. De quelle foi s’agit-il dans cet évangile ? Ce n’est pas cette foi qui accueille l’enseignement du Christ, qui nous permet de connaître ses mystères, son projet et la réalisation concrète de la volonté de Dieu. Ici la foi signifie notre réponse personnelle avec Jésus.

Nous le voyons Jésus comme Bartimée l’a entendu, passé devant lui. Et ce Bartimée qui était aveugle mendiant n’avait plus sa place dans la société, il était mis à l’écart, il ne faisait pas parti de cette foule. Même quand il crie la première fois, beaucoup lui disait tais-toi. Cette foi de Bartimée lui permet d’être convaincu en voyant Jésus passé que ce dernier peut faire quelque chose pour le remettre, le réintroduire dans la société et dans la démarche de ma vie.Et c’est bien ce qu’il fait quand il dit : prends pitié de nous. C’est-à-dire, je sais que tu peux faire quelque chose pour moi.

Il prend conscience de son incapacité à sortir de lui-même et de ses propres forces de la situation dans laquelle il se trouve. Il crie à Jésus : je te demande ton aide, je te demande de faire quelque chose. C’est ce qui est admirable chez Bartimée, ce désir, cette volonté, ce souhait d’aller vers Jésus et lui demandait son aide pour que sa foi le sauve. Car reprenons les paroles de Jésus. Jésus dit bien : va, ta foi t’a sauvée. Le Christ en est pour quelque chose mais s’il n’y a pas ce désir d’aller à Jésus pour être sauvé alors rien ne peut se passer.

C’est ainsi que Bartimée se sent considéré par Jésus quand ce dernier demande à la foule qu’on appelle Bartimée. Et il se lève, il bondit et il court. Imaginez un aveugle qui bondit et qui court. Véritablement il veut absolument aller vers Jésus car Bartimée ne voit pas le chemin. N’est-il pas étonnant pour un aveugle de réagir ainsi, comment peut-il se diriger vers Jésus sans être aidé par quelqu’un. Il ne voit pas le chemin, et par le plus grand des miracles, il se retrouve devant Jésus. Telle est la force de la foi de Bartimée. Jésus lui demande encore ce qu’il veut qu’il fasse pour lui. Est-ce que tu veux vraiment que je te guérisse ? Est-ce que ta foi te permet de croire que je peux quelque chose pour arrêter la cause de ta maladie et ta souffrance. Oui, maître, fait que je retrouve la vue. Et l’homme retrouve la vue et il suit Jésus sur le chemin.

Ainsi, nous voyons en Bartimée ce qui peut nous rejoindre au plus intime de nous-mêmes dans les causes que nous avons et qui nous appartiennent et nous provoquent des angoisses, des anxiétés, des souffrances et des violences. Ne pas hésitez à montrer à Jésus le désir que nous avons d’en sortir et de prendre les moyens pour en sortir. Ces moyens c’est cette rencontre et ce dialogue qui s’instaurent avec Jésus. En lisant l’évangile, on pourrait croire que cela se fait en un coup de baguette magique ou un claquement de doigt. Non pas du tout, il faut prendre le temps de discerner les causes et mettre les mots sur elles, les sortir de nous-mêmes. Il nous faut très souvent être aidé par des personnes de confiance comme Jésus est une personne de confiance. Demandons au Seigneur cette foi, cette humilité de reconnaitre que nous avons besoin de personnes de confiance pour nous sortir des causes de nos souffrance. Amen

Dimanche 24 octobre 2021

30ème du temps per annum

Frère  François-Régis DELCOURT