Samedi 10 mars 2018

3ème semaine de carême

Père Gautier MORNAS

Os. 6n 1-6 ; Lc. 18, 9-14

Aujourd’hui, pour nous qui sommes immergés dans la culture de l’image -et même à l’abri du cloître-, l’Evangile qui nous est proposé a un contenu particulièrement fort.

Dans ce passage, nous voyons que dans une personne se trouve un nœud de trois cordes, si bien qu’il est impossible de le défaire, ce nœud en négligeant l’une ou l’autre.

La première relie à Dieu ; la seconde, aux autres ; la troisième, à nous–mêmes.

Notons bien que ceux auxquels s’adresse Jésus étaient convaincus d’être justes et méprisaient tous les autres, de sorte qu’ils priaient mal. Les trois cordes vont toujours ensemble !

Comment les mettre correctement en relation ? Quel est le secret pour défaire le nœud ? La conclusion de cette parabole incisive nous le dit : l’humilité. Comme l’expliquait saint Thérèse d’Avila : l’humilité, c’est la vérité.

C’est sûr, l’humilité nous permet de reconnaître ce que nous sommes vraiment. Ne pas nous gonfler de gloire, ne pas non plus nous mépriser. L’humilité nous fait reconnaître pour tels les dons que nous avons reçus et nous permet de présenter à Dieu notre travail de la journée. L’humilité reconnait aussi les dons des autres. Mieux : elle s’en réjouit !

Enfin, l’humilité est la base de notre relation à Dieu. Songeons que, dans la parabole, le pharisien mène une vie irréprochable, avec des pratiques religieuses hebdomadaires ; il va même jusqu’à faire l’aumône !  Mais il lui manque l’humilité et cela disqualifie tous ses actes.

La Semaine Sainte approche. Bientôt nous contemplerons – une fois de plus !- le Christ sur la Croix : «Le Seigneur crucifié est un témoignage insurpassable d’amour patient et d’humble mansuétude » (Jean-Paul II). Nous y verrons comment, à la supplique du Bon Larron : Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu  viendras avec ton Royaume – Jésus répond par une canonisation-éclair : En vérité, je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. Ce personnage qui était un assassin, est en fin de compte, canonisé par le Christ lui-même avant de mourir.

C’est un cas inédit et pour nous une consolation : la sainteté, ce n’est pas ce que nous fabriquons, c’est Dieu qui l’octroie s’il trouve en nous un cœur humble et contrit.