Les saints Innocents

Frère François-Dominique FORQUIN

1 Jn. 1, 5- 2, 2 ; Mt. 2, 13-18

Une dame quitta sa maison pour vivre dans un appartement. Elle quittait à regret car elle avait un beau jardin, une belle maison bien agencée. Elle a alors fait sa « migration ». Et elle s’est alors aperçu que ce qu’elle regrettait, c’était l’image de cette maison. Une chose n’est en nous non pas ce qu’elle est mais surtout l’idée que nous nous en faisons.

C’est la même chose pour les personnes. C’est aussi le problème d’Hérode. On  lui a parlé d’un roi qui vient. Il l’imagine avec une armée et qu’il vient le détrôner, lui arracher le pouvoir. C’est aussi la même chose pour les réseaux sociaux, on y développe une telle violence parce qu’on n’est pas en face de personnes. Serait-elle la même si nous étions en face de visages, de personnes en chair et en os ? Hérode n’est pas allé voir ce petit roi à Bethléem sinon il n’aurait pas conçu une telle fureur.

L’enfance fait ressurgir en nous la tendresse. En voyant un enfant dans sa fragilité, on se laisse attendrir alors qu’on se croyait incapable de le faire. Mais Hérode a préféré son monde virtuel, celui de ses idées.

Les personnes ne sont pas souvent ce qu’on pense d’elles. Alors on terrorise parce qu’on ne connait pas. C’est la méconnaissance qui provoque la violence. Cela se produit dans notre monde, dans nos communautés.

Il nous faut donc pour nous désarmer nous prosterner devant l’Enfant qui vient de naître.