« En lui était la vie » – Jn 1, 4
« En lui était la vie » Non, vous ne rêvez pas. Dans cet enfant est la vie, la vie en plénitude, la vie parfaite, la vie par soi, absolue. Ce nouveau-né qui dort à poing fermé possède la vie qui ne finira pas : la vie éternelle. Il est la source intarissable que rien ne peut couper, assécher ou détourner. Cet enfant a la vie et il est celui qui vivifie, celui par qui toute chose est vivante. C’est bien de lui que vous tenez l’existence, votre souffle, par lui que votre cœur bat, que votre âme vous anime, que vous agissez et opérez. Pour faire comprendre cette vie à nulle autre pareille qui est en lui, saint Jean ajoute : « et la vie était la lumière des hommes ». L’enfant que nous regardons, attendris, ce matin est cause de la lumière qui est en nous. Quel que soit notre âge et notre état, rayonne en chacun de nous la lumière de l’esprit que rien ni personne ne peut éteindre, et qu’aucune autre créature vivante, ici-bas, ne possède. La lumière de la raison est comme l’étincelle d’un feu divin, céleste. Elle provient de cette petite personne qui est couchée dans la crèche, si bien que dans l’humanité créée que nous voyons se tient caché le créateur, notre créateur. C’est de lui que nous tenons de pouvoir vivre la vie supérieure de l’esprit, par lequel nous nous hissons hors du monde enténébré des bêtes et des plantes. Mais ce n’est pas tout ce que nous lui devons. Dans cet enfant, se trouve la cause d’une vie plus intérieure et supérieure encore, d’une vie plus lumineuse mais plus encore cachée à nos yeux, qui s’ajoute à celle que j’ai décrite et qui nous rend participant, comme le dit l’apôtre Pierre, de la nature divine : la vie de la grâce, qui n’est autre que la vie même de Dieu. De cette vie divine en nous, le Christ Jésus est la cause parce qu’il la possède en plénitude : « Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce. » Adorons donc à genoux, frères et sœurs, cet enfant en qui est la Vie, la source de toute vie, la source de toute grâce.
Vendredi 25 décembre 2020
- David Perrin o.p.