Homélie du 17e dimanche du TO, par le frère Bertrand GANDUBERT, op

 

 

Nous entendons en ce 17ème dimanche du temps ordinaire, le célèbre récit de la multiplication des pains, que nous en donne saint Jean au chapitre 6ème de son Évangile. Jésus qui apporte l’abondance autour de Lui, l’abondance du pain qui fortifie de corps de l’homme.

La foule est visiblement fascinée par notre Seigneur parce que, nous dit saint Jean, elle avait vu  les signes qu’il accomplissait sur les malades, autrement dit les miracles que notre Seigneur avait accompli. Jésus est littéralement poursuivi par la foule qui ne le lâche pas ; il avait pourtant gravi la montagne.

La montagne est, dans la Bible, le lieu de la manifestation de Dieu, et pour Jésus, un lieu de retrait où celui-ci se tient en prière, en communication avec Dieu son Père. Rien n’y fait. La foule en demande toujours plus et elle ne lui accorde aucun moment de répit, ni à lui-même ni à des disciples. Jésus accepte d’être ainsi mangé par la foule.

On peut imaginer que le jour commence à baisser. Les autres versions de ce même miracle rapporté par saint Matthieu, saint Marc et saint Luc mentionnent explicitement qu’on est à la fin de la journée et que Jésus n’accepte sous aucun prétexte de renvoyer les gens chez eux le ventre vide.

Jésus partage les 5 pains d’orge et les deux poissons qu’avait un jeune garçon. L’abondance naît du partage. Les cinq mille hommes présents ont pu manger autant qu’ils le voulaient du pain et du poisson, avec un surplus pléthorique : le contenu de douze paniers. Jésus, décidemment ne fait pas les choses à moitié.

Jésus est mangé par la foule comme je vous le disais. Dans les autres versions rapportant le même miracle, il nous est dit que Jésus avait auparavant enseigné longuement. La foule, en accomplissant des guérisons. Le miracle du partage couronne en quelque sorte un long temps d’enseignement avec des signes. A la clef, des miracles, des guérisons.

Jésus nourrit, car il ne s’agit pas de dissocier les diverses faims qui tenaillent l’homme. Jésus nourrit abondamment avant de se faire Lui-même nourriture. Dans ce récit de la multiplication des pains, la symbolique eucharistique est constamment présente.

Alors Jésus prit les pains et après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives.

Jean mentionne que cet évènement se déroule à quelques jours de la Pâque : Or la Pâque, la fête des juifs était proche.

Nous savons que le soir du Jeudi Saint, Jésus instituera l’Eucharistie, anticipant son sacrifice sur la Croix.

Jésus nourrit, se faisant Lui-même nourriture pour la vie éternelle. Car dans la suite du chapitre 6 tiré de l’évangile de saint Jean, vous trouvez le fameux récit sur le Pain de Vie. Jésus dira qu’il est le Pain de Vie avec cette mention : Celui qui vient à Moi n’aura pas faim ; celui qui croit en Moi n’aura jamais soif.

Une fois de plus, nous allons communier au Corps et au Sang du Christ en cette messe dominicale qui nous réunit.

Nous sommes habités par diverses faims : de nourriture, de besoins matériels, mais aussi de considération, de reconnaissance, d’un sens à donner à notre vie dans l’amour y compris par le travail professionnel. Il y a en l’homme, en chaque homme, des éléments imbriqués les uns par rapport aux autres. L’homme est habité par diverses exigences qui sont liées à sa nature et donc que Dieu a créées. Au cœur de tout cela, il y a le partage. L’homme est un être social qui ne se satisfait pas de la faim des autres, ni de la sienne. Jésus, au nom de Dieu son Père, est Celui qui apaise, qui oriente toute faim et toute soif, étant au début et à la fin de toute chose en ce monde.

Eh bien frères et sœurs, soyons toujours plus des êtres de désir, celui de voir Dieu et de voir en tout homme un frère de Jésus, sachant que nous avons à  garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix, comme saint Paul nous l’a rappelé dans la seconde lecture. Et l’Apôtre de rajouter : Il y a un seul Corps et un seul Esprit.

Que l’amour mutuel, dans l’attention délicate les uns vis-à-vis des autres nous aide à construire un monde plus solidaire.

Dimanche 25 juillet 2021

17ème du temps per annum – année B

Frère Bertrand GANDUBERT

2 R. 4, 42-44 ; Eph.4, 1-6 ; Jn. 6, 1-15