homélie pour le 3e dimanche de carême, frère Guillaume PETIT, OP

 

JE SUIS m’a envoyé vers vous Quel beau nom ! Lorsque Moïse veut en savoir plus, Dieu lui répond : Je suis QUI JE SUIS. Ce qui n’explique rien mais Dieu sait que nous avons toujours la tentation de mettre la main sur Lui.  Au lieu de nous mettre à Sa disposition.

Je vais à la messe, je paie le denier de l’Église, et tout et tout. Nous tentons d’avoir avec Dieu un rapport de marché : donnant-donnant. Nous attendons, même inconsciemment un retour sur investissement.

JE SUIS m’a envoyé vers vous. Ce JE SUIS est un pur jaillissement de vie : JE SUIS, un point, c’est tout. De toujours à toujours Il est. Un jaillissement de vie !

Il est aussi un roc nous dit la seconde lecture. Un roc que lequel nous pouvons nous appuyer. Dieu n’a pas de commencement ni de fin. Pour nous, nous savons que nous avons commencé et nous savons que nous finirons.

Nous sommes PAR Dieu et nous le sommes par ce Dieu qui ne finit jamais. Ce que Dieu veut, c’est nous arracher à la mort, à la servitude du péché. Et Il veut nous conduire à la vérité.

Pour entrer dans la vie éternelle, il nous faut nous rendre compte que nous ne pouvons pratiquement rien. Alors, il nous faut consentir à laisser Dieu poser Sa main sur nous. Nous entendons la parabole du figuier qui ne donne rien. Dans l’Écriture, nous savons que le figuier est l’image de la Loi.

Cette Loi n’a qu’une fonction : montrer à l’homme qu’il ne peut rien. La Loi est implacable. Tant que nous n’aurons pas accepté de tout lâcher, nous n’arriverons à rien.

C’est le sens de ce que dit Jésus dans l’Évangile : Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de même. Ce n’est pas une menace de la part de Jésus : Il est venu pour la Vie !

La sainteté n’est pas le but du chemin vers Dieu : le but, c’est la présence de Dieu en nous. Cette présence est la vie donnée dans le baptême. C’est pour cela que saint Paul appelle les chrétiens : les saints. La sainteté, ce n’est pas la Croix de la légion d’honneur.

La source de la sainteté nous est donnée au baptême mais sur la Source de la grâce, nous mettons un malin plaisir  à entasser des cailloux, de la boue, des branches, n’importe quoi.

Il ne s’agit donc pas de tendre à devenir des saints mais à être ce que nous sommes déjà.

Dieu nous demande : Laissez-Moi poser la main sur vous. Laissons  Dieu nous conduire et même parfois nous secouer un peu…

Dimanche 20 mars 2022

3ème de carême – année C

Frère Guillaume PETIT, op

Ex.3, 1-8a. 10. 13-15 ; 1 Co.10, 1-6. 10.12. Lc 13, 1-9