Fête de Saint Étienne, protomartyr

Frère François-Dominique FORQUIN

Act. 6, 8-10 ; 7, 54-60 ; Mt. 10, 17-22

C’est presque dommage d’avoir saint Dominique comme patron. Saint Étienne serait un bon patron des prêcheurs : il voit les cieux ouverts et il le dit. Il contemple et il transmet sa contemplation.

Il ressemble tellement à Dieu en Jésus. Il livre sa vie, Il prend le visage même du Christ. Il reprend les paroles même du Christ sur la Croix : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas…Seigneur, ne leur compte pas ce péché…

Étienne ressemble  au Christ dans sa Passion, mais il lui ressemble aussi dans sa naissance. L’Enfant qui est né est nu, on dépose les vêtements d’Étienne aux pieds de Saul. Cela fait écho à Job : Nu, je suis sorti du ventre de ma mère, nu, j’y retournerai. On vit sa mort comme une naissance, on entre au ciel nu. Dans le Notre Père, on demande avec une redondance qui donne son poids à la demande : Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Il ne faut pas accumuler, cela ne sert à rien. Comme l’homme de l’Évangile comblé de richesse à ne plus savoir qu’en faire : cela te sera redemandé… Sortir nu… Cessons d’accumuler inutilement, donnons notre vie. Cet enfant nu dans la crèche sera nu sur la Croix. Tout comme l’homme était sorti nu des mains du Créateur. Le souffle de cet enfant, souffle si ténu, si fragile, c’est pourtant le souffle donné par Dieu lors de la Création.

Voyons Jésus et Étienne abandonnés entre les mains du Père. Laissons-nous dépouiller pour retourner nus vers le Père.