Homélie du 26e dimanche du TO, Frère Régis BRON, OP

Dimanche 30 septembre 2018

Mes sœurs, mes frères ! Notre salut n’est pas encore achevé. Et les textes de la Parole de Dieu, aujourd’hui, nous alertent : Faites le tri, un tri intelligent ! Soyons sélectifs !

Cela, à juste titre, nous est demandé pour les poubelles et pour la survie climatique de l’humanité. En tout cas, dans les évangiles, Jésus demande : ne triez pas trop vite entre le bon grain et l’ivraie. Il avertit aussi qu’on va battre et cribler le grain, afin que la bale soit emportée par le vent et que le meilleur reste.

Au temps de l’Exode, c’est ce que nous avons entendu aussi : ne pas rejeter deux prophètes qui étaient restés hors de la tente de Réunion ! Moïse les accepte. Dieu parle par eux quelque temps.

L’Eglise et la société doivent faire un tri, sans condamner trop vite ceux qui font du bien en dehors des conventions et des balises, par exemple « au nom de Jésus ». Mais aussi, n’ayons pas peur d’extraire ce qui nous gangrène !

Trier, choisir donc, par un discernement intelligent. Si quelqu’un fait du bien au nom de Jésus, tant mieux, même s’il n’a pas le « feu vert » explicite des 12 Apôtres, et que chaque disciple se remette en question.

Quand nous prions, ne nous limitons pas à nos morts ni à nos proches qui sont malades. Prions souvent l’Esprit Saint de vérité afin qu’il fasse progresser la foi et la justice ; afin qu’Il éclaire notre discernement.

Quand nous formons un groupe chrétien – ce qui est très nécessaire de nos jours – ne nous limitons pas aux amis les plus sympathiques. Pourtant ne faisons pas un mélange de personnalités incompatibles, car le groupe ne serait plus efficace, et il irait vers sa mort. Une bonne diversité donne des fruits intéressants, j’en suis témoin.

La deuxième lecture de saint Jacques nous alerte au sujet des richesses matérielles. Quand nous en avons trop, cela va rouiller ou pourrir, cela va même nous manger comme une grande addiction. Si nous en manquons gravement, le souci va aussi dévorer notre esprit. Donnons en tout cas ce qui est juste pour le travail des ouvriers et pour les objets que nous fournissent les autres. Le pire est d’assassiner les pauvres qui réclament qui réclament leur minimum vital, or cela arrive dans différents pays !

Ecoutons maintenant en vérité ce passage d’évangile si dur. Si quelqu’un fait perdre la foi, fait chuter complètement un croyant, son péché va vers la mort – sauf conversion avec regret total et vraie réparation  reconnus par l’Eglise.

Et si une part de votre vie entraîne vous-mêmes et d’autres vers la perdition, faites le grand TRI et jetez cette part mortifère loin de vous. Cela vous coûtera. Mais suivez, suivons Jésus dans son renoncement fidèle, dans sa crucifixion, pour que notre vie et celle des autres revive dans la lumière de la Pâque.

Nb. 11, 25-29 ; Jc. 5, 1-6 ; Mc. 9, 38-43. 45. 47-48