Homélie du 31e dimanche du TO, frère Alain DURAND, OP

Cet évangile nous dévoile les deux dimensions de notre existence : l’amour de Dieu et l’amour des autres. Et ces deux dimensions sont inséparables. L’originalité de notre conception est la fusion de ces deux commandements en un seul.

Le premier commandement est  celui-ci : Aimer notre Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit et de toute sa force. Il se traduit concrètement par la prière. Comment aimer Dieu si on ne le prie pas ? L’amour se traduit par la prière de louange, la demande, admiration l’expression de cet amour envers Lui. Comment L’aimer sans faire silence, s’arrêter, Le solliciter pour nos besoins. Ce n’est pas facultatif si Dieu est Dieu. C’est ce que nous faisons ensemble ce matin pour Lui dire notre amour.

Le second commandement est l’amour d’autrui, du prochain. Cela est aussi une activité spécifique. Ce n’est pas un sentiment mais un comportement. Le sentiment relève de la sensibilité. Dans notre tradition on parle beaucoup et depuis longtemps de l’amour passion : dans la littérature, dans le cinéma…Cet amour passion finit parfois dans la jalousie, le meurtre : il est souvent le ressort du théâtre.

L’amour d’autrui se traduit par le service, on cherche à faire le bien de l’autre. Nous nous efforçons de rechercher de son bien à lui. Quelque soient nos sentiments à son égard. Nous pouvons éprouver de la sympathie pour lui, mais pas nécessairement. Il faut apprendre à donner ce bien mais aussi à le recevoir d’autrui. Pour cet amour de l’autre, il faut beaucoup d’humilité et de patience.

L’amour de Dieu n’existe pas s’il n’y a pas cet amour de l’autre. Le critère de l’amour de Dieu est cet amour le l’autre. Saint Jean et les autres auteurs bibliques nous le disent. Si chacun de ces deux amours a un comportement spécifique, ils n’existent pas l’un sans l’autre.

Ceci est vraiment la richesse extraordinaire de notre foi. Mais si, parfois, nous faisons défaut à cet amour, il n’y a pas lieu de nous désespérer parce que l’amour de Dieu pour nous est infiniment plus grand que ce que nous ne pourrons jamais Lui donner.

 

Dt. 6, 2-6 ; Hb. 7, 23-28 ; Mc. 12, 28b-34