Lundi du Pâques, homélie du frère François-Régis DELCOURT, OP

 

Des sentiments contradictoires de crainte et de joie animent notre cœur quand nous quittons le tombeau. Les paroles de l’ange et la vue du tombeau vide ont suscité une joie. Un fond d’anxiété demeure et traduit que notre quête continue toujours.

Sur le chemin du retour et de manière totalement inattendue, le Christ vient à notre rencontre. Il se tient devant nous et nous adresse un je vous salue. Que cette salutation ressemble à celle de l’ange faite à Marie au jour de l’Annonciation. Gabriel était venu à elle pour lui dévoiler qu’elle serait le tabernacle de l’incarnation du fils de Dieu. Mais aujourd’hui, le Christ, en personne, vient à nous. L’ange avait préparé nos cœurs à croire. Le ressuscité, par sa présence auprès de nous, confirme qu’il est réellement vivant. Dorénavant, rien ne pourra nous séparer de lui. Personne ne peut l’attraper. Personne ne peut voler son corps même si des bruits laissent entendre que les disciples ont embarqué son corps. Les grands prêtres ont acheté les gardes pour le leur faire dire. Jésus est bien là, devant nous. Nous ne sommes pas fous.

Les doutes peuvent à jamais disparaitre. La peur n’a plus lieu d’être. La joie qui s’empare de nous est beaucoup plus qu’une émotion. Elle s’inscrit au plus intime de notre être. Elle devient en nous un roc indestructible comme le ressuscité. Approchons-nous de lui. Tombons à terre et saisissons-lui les pieds. Prosternons-nous et adorons-le. Nos yeux célèbrent Jésus en chair et en os. Nos oreilles entendent l’harmonie de sa belle voix. Nos mains touchent et palpent ses pieds transpercés. Nos narines sentent la bonne odeur qui émane du ressuscité. Notre bouche goûte l’agréable saveur de la vie éternelle. Agrippons-nous au ressuscité. Il a vraiment vaincu la mort. De la mort a surgi la vie. Il est réellement vivant.

Soyez sans crainte, soyez dans l’allégresse. C’est bien lui. Allez dire à mes frères que je vais leur rendre visite. Ils me verront en chair et en os. Ils me verront comme la béatitude promise ils me reconnaitront tel. Je suis le pauvre de cœur qui ouvre le Royaume des Cieux. Je suis le doux qui promet la terre promise et nous y fait entrer. Je suis le consolateur des affligés. Je suis celui qui rassasie les affamés et assoiffés de la justice. Je suis le miséricordieux qui fait miséricorde. Je suis le cœur pur qui nous fait voir Dieu. Je suis l’artisan de paix par qui nous sommes fils de Dieu. Je suis le persécuté pour la justice qui ouvre les portes du Royaume des Cieux.

Lundi 5 avril 2021 – Octave de Pâques

Frère François-Régis DELCOURT

Act 2, 14. 22b-33 ; Mt. 28, 8-15