veillée pascale, homélie du frère François-Régis DELCOURT, op

Ce jeune homme vêtu de blanc ne manque pas d’aplomb. Nous sommes déjà surpris d’avoir trouvé le tombeau ouvert. Au lieu de trouvé le corps de Jésus, nous tombons sur lui. Il a le toupet de nous demander si nous cherchons Jésus de Nazareth, le crucifié. Il aurait pu nous dire autre chose, nous rassurer, nous consoler. Rien de tel, il nous met devant notre quête : vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ? D’ailleurs, c’est étrange. Car d’habitude, c’est Jésus qui nous renvoie à nos aspirations profondes.

Au début de son ministère public, lors de cette première rencontre, ses premières paroles furent une question existentielle : que cherchez-vous ? (Jn 1, 38) Nous avons répliqué : où demeures-tu ? et Jésus nous avait appelé à le suivre : venez et vous verrez. Nous lui avons fait confiance. Nous l’avons suivi à l’époque. Mais là, c’est différent. Il n’est plus là. Même son corps a disparu. Nous aurait-il abandonné ? Avec tout ce qu’il nous a enseigné, tout ce qu’il a opéré comme miracles et délivrances, tout ce qu’il a enduré comme épreuves, il nous en a donné des preuves d’amour.

Ce qui est certain, il a creusé en nous la quête du sens de la vie. Et nous cherchons encore ce qui peut nous combler. Nous sommes dans l’attente. Il nous a laissé sur notre faim. Il avait commencé à nous rassasier. Avec Nicodème, il parlait de naitre de nouveau. Il faut que le fils soit élevé afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle (Jn 3,14-15). A la samaritaine, il avait promis une source d’eau vive, intarissable, capable d’étancher notre soif. Lors de son discours sur le pain de vie, il avait affirmé que celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. A force de nous le dire, nous avons commencé à croire à ses paroles. Notre vie sans lui n’a plus vraiment de sens. Sans lui, la vie perd de son éclat et de profondeur. A cette heure-ci, nos aspirations profondes sont toujours aussi présentes et inassouvies. Quand viendra-t-il le moment où nous serons véritablement abreuvés ?

Mais Attends. Ce jeune homme nous a bien demandé si nous recherchons le crucifié. En nous disant cela, il nous met peut-être sur une piste. Que nous dit-il encore ? Il est ressuscité, il n’est pas ici. Certes, Le tombeau est ouvert. De plus il est vide, le corps n’est pas ici. Réfléchissons un instant. Mais alors, cela veut dire que le crucifié est ressuscité. Il s’est relevé de la mort comme il a réveillé Lazare et lui a redonné la vie. Cela voudrait dire que la mort n’est pas la fin de tout mais seulement le passage de la vie terrestre à la vie céleste. Qu’a-t-il dit encore ce jeune homme ? Il vous précède en Galilée. Là, vous le verrez. Mais vite, Venez, et vous verrez.

Samedi 3 avril 2021

Vigile pascale

Frère François-Régis DELCOURT

Rom, 6, 3b-11 ; Mc. 16, 1-7