homélie du 12e dimanche du TO, année B, frère François-Régis DELCOURT, OP

 

Qui est-il celui-ci ? cette question des disciples répond au constat de Jésus qui s’étonne de l’état de leur foi. N’avez-vous pas encore la foi ? à ceci, une interrogation émerge, pourquoi Jésus relie l’état de leur foi due à leur peur ressentie face à la tempête ? Quel est le lien avec la foi ? Car la foi est le contenu de la révélation de Dieu, la connaissance de ses mystères. Or dans cet évangile, il ne se trouve aucun enseignement. Celui-ci fut délivré juste avant de prendre les barques et de commencer à naviguer. Il semblerait alors que le don de la foi est non seulement un savoir intellectuel des mystères de Dieu mais il a aussi sur celui qui y adhère des effets.

Pour le vérifier, prenons l’ensemble du chapitre 4 de l’évangile de saint Marc. Celui-ci commence par la parabole du semeur qui est sorti pour semer la graine. Avec générosité, il sème le monde de sa parole qui est appelé à grandir. Et saint Marc continue ce chapitre 4 par l’image de la graine de moutarde qui est semé et qui est appelé à devenir un grand arbre portant beaucoup de fruits. C’est un des effets de la parole de Dieu, du Verbe fait chair déposé au plus intime de notre être. Si nous l’accueillons, si nous nous disposons à son œuvre en nous alors le Christ grandit en nous la filiation divine et nous épanouit en fils de Dieu.

Bien plus encore, ce contenu de la foi est appelé à descendre au plus intime de notre être, séduire notre intelligence et notre volonté par sa sagesse qui est appelé à m’épanouir, me combler et m’accomplir. Ce bien parfait vient demeurer en nous comme une source d’émerveillement de la vie et répondre ainsi aux questions existentielles que tout être humain se pose. Par ce mystère dévoilé, l’homme comme le Christ au milieu de la tempête peut dormir tranquille. La foi apaise nos angoisses, nos anxiétés et nos peurs.

Un autre effet de la foi est de calmer et le vent et la mer. La force de la parole prononcée par le Christ met un terme à la cause de la tempête mais aussi à ses effets. Nous pouvons y voir la puissance de cette parole à l’œuvre. Car en tant que bon marin, il nous est facile de remarquer que ce n’est pas parce que le vent s’arrête que la mer suit. La houle et les vagues mettent du temps pour s’apaiser. Là, rien de tout cela. La parole est prononcée : Silence, tais-toi. Et en effet, tout redevient normal.

Le dernier effet de la foi est l’accomplissement de la traversée. Elle nous permet d’accéder à l’autre rive sans encombre. Même si des tempêtes peuvent se lever, la foi nous permet de garder le cap et d’arriver à bon port. Tel est ce qui arrive à ceux et celles qui mettent leur foi en Dieu en vue de tendre à la vie éternelle avec Dieu