homélie du jour de Noël par le frère François-Régis DELCOURT, OP

 

Le Verbe s’est fait chair et il demeure parmi nous. Voici le mystère de Noël, l’incarnation, nous célébrons et contemplons le Verbe de toute éternité, ce verbe de lumière, ce verbe unique qui a pris chair et demeure en nous.

Ainsi le Verbe éternel, ce Verbe qui est auprès de Dieu dans l’éternité, qui n’a ni commencement, ni fin, s’est fait chair et il demeure en nous. Dans cet enfant de la crèche, voyons avec les yeux de la foi, ce Dieu unique, source de toute vie, tout être, tout agir, toute existence. Ce Dieu nous avait, à la création, donné tout ce dont nous avions besoin pour être épanouir, s’accomplir et accéder au bonheur partager l’être et l’existence de Dieu. Il nous avait donné part à son éternité et bien plus, à sa vérité, sa bonté, sa beauté, sa simplicité et son unité. Ce Dieu qui n’a pas abandonné l’homme au pouvoir de la mort, ce Dieu unique qui s’est révélé pendant des siècles et qui a choisi des hommes pour construire son peuple, ce Dieu qui a préparé la venue de son fils, il a pris chair dans le sein de Marie et s’est rendu visible.

Par sa venue, le verbe de toute éternité est aussi le verbe de la lumière qui nous éclaire en rendant Dieu visible à nos yeux. Il est venu à notre rencontre et pour cela il a pris notre condition humaine. Il a tout pris de nous tout en restant uni à Dieu. Malgré les épreuves, les difficultés de la vie, ses succès, ses échecs, ses joies, ses tristesses, Jésus pendant toute sa vie terrestre n’a jamais rompu le lien qui l’unissait à Dieu. C’est pourquoi, aujourd’hui, avec toute l’église, nous pouvons célébrer la nativité du Seigneur, c’est pourquoi aujourd’hui, nous pouvons contempler dans cet enfant l’homme Dieu.

Le Verbe de toute éternité et lumière s’est fait chair et il demeure parmi nous et en nous. Il demeure en nous grâce à l’Église que Dieu a voulu, que le Christ a inauguré, que l’Esprit vivifie. Car le Christ est l’époux par excellence, qui a épousé notre condition humaine et l’Église, il a fait de l’Église l’instrument de sa présence dans notre monde à travers les siècles et à travers les lieux. Oui le Christ demeure parmi nous à travers l’Église qui est uni au Christ comme une épouse est unie à son époux, comme un corps est uni à sa tête. Et c’est bien parce que le Christ demeure dans l’Église que l’Église est unie au Christ par la grâce que Jésus a acquis pour nous par toute sa vie terrestre. Ainsi,  le Christ continue de demeurer dans le monde à travers l’Église, et prend chair encore aujourd’hui dans le monde par l’Église par les bienfaits du Christ qui demeure en l’Église. À travers l’Église, il prend chair avec la grâce du Christ qu’il a acquis de nous donner car lui même ne l’a jamais perdu. Et c’est à travers l’Église, que le Christ nous donne ces grâces, qu’il prend chair en nous.

Or l’Église, c’est chaque homme et chaque femme qui a reçu le nom de chrétien, qui a été baptisé au nom du Père, du fils, du Saint-Esprit, qui a reçu en lui la grâce et les dons de Dieu et devenu fils adoptifs de Dieu. Agrégé à l’Église, tout homme et toute femme ont en eux le Christ. Ce lien qui nous unit au Christ nous renvoie à son appel qui sans cesse nous propose de l’épanouir. Comme la divinité et l’humanité en Jésus était unie, Jésus nous appelle à garder, restaurer, fructifier le lien qui nous unit à Dieu à travers l’œuvre de nos vies et nos projets. Telle est ce qui fait l’identité du chrétien comme fils de Dieu appelé à s’accomplir dans le Verbe fait chair et à demeurer en lui.

Prédication du 25 décembre

Messe du jour

Frère François-Régis DELCOURT

Is. 52, 7-10 ;  Hb. 1, 1-6 ; Jn. 1, 1-18