nous fêtons en ce jour : saint Antonin dit « des conseils »

Saint Antonin, Évêque et Confesseur

Antonin, né en 1389 à Florence de parents honnêtes, donna dès son enfance des indices remarquables de sa sainteté future. Entré dans l’Ordre des Frères Prêcheurs à l’âge de seize ans, il commença dès lors à briller de l’éclat des plus hautes vertus. Il déclara une guerre perpétuelle à l’oisiveté : après un court sommeil, il était le premier à l’Office des Matines ; l’Office terminé, il employait le reste de la nuit à la prière ou à la lecture et à la composition de ses ouvrages ; et si quelquefois un sommeil importun venait surprendre ses membres fatigués, il appuyait un moment sa tête contre le mur, puis s’arrachant à l’assoupissement, il reprenait ses saintes veilles avec plus d’ardeur. Très sévère observateur de la discipline régulière, il ne mangea jamais de chair, si ce n’est lorsqu’il fut gravement malade. Il couchait sur la terre ou sur des planches nues ; il portait constamment le cilice, et souvent il y ajoutait une ceinture de fer sur sa chair ; il garda toujours la chasteté la plus entière. Sa prudence parut tellement dans les conseils qu’il donnait, que tous lui décernaient avec éloge le nom d’Antonin des conseils. L’humilité brilla en lui d’un tel éclat que, remplissant les charges de supérieur local et même de provincial, il se livrait avec empressement aux plus bas emplois du monastère. Promu à l’archevêché de Florence par Eugène IV, il donna, mais non sans regret, son acquiescement, dans la crainte des peines spirituelles dont le Pontife le menaçait s’il n’acceptait l’Épiscopat. Il est difficile de dire à quel point il excella dans la charge pastorale par sa prudence, sa piété, sa chanté, sa mansuétude et son zèle sacerdotal Chose admirable, la puissance de son intelligence fut telle qu’il apprit à fond presque toutes les sciences sans 1e secours d’aucun maître. Enfin après beaucoup de travaux après avoir publié un grand nombre d’écrits remarquables par la doctrine qu’ils renferment, ayant reçu les sacrements d’Eucharistie et d’Extrême-onction, et embrassé l’image du crucifix, il vit venir sa mort avec joie, le six des nones de mai, l’an mil quatre cent cinquante-neuf. Illustre par ses miracles pendant sa vie et après a mort, Antonin fut inscrit au nombre des Saints par Adrien VI, l’an du Seigneur mil cinq cent vingt-trois. Le plus bel éloge de cet évêque de Florence gloire éclatante de l’Ordre des Prêcheurs, fut prononcé par les ambassadeurs de sa ville le jour où, reçus en audience par Eugène IV, ils lui demandèrent diverses faveurs pour quelques personnes auxquelles ils s’intéressaient. Le Pontife ajouta alors : « Et n’avez-vous pas quelque recommandation à faire pour votre archevêque ? » — « Très Saint-Père, répondirent les messagers, l’archevêque se recommande de lui-même. » Tant s’imposait la sainteté de cet homme qui, dans la ville joyeuse et insouciante de Florence, à l’époque où la fausse renaissance ouvrait déjà la voie au paganisme classique, offrait l’exemple d’un zèle pastoral ardent, joint à l’amour de l’étude et des vertus claustrales les plus austères.