homélie du 25 octobre, par le frère Ghislain-Marie GRANGE, OP

          A nouveau, Jésus semble ne pas répondre à la question de Pierre sur les destinataires de la parabole et ne fait que répéter la parabole. Et pourtant !

Car, qui est l’intendant fidèle et avisé qui distribue en temps voulu la ration de nourriture ? Pour un juif, lecteur de l’Ecriture, la réponse est évidente. C’est Joseph, le Joseph de la Genèse. Le fils bien-aimé de son père, qui échappe de peu à la mise à mort par des frères et qui, après un temps d’épreuve de vient l’égal du fils de Pharaon, au point de nourrir tout le monde pendant la famine.

Ce destin est l’image de celui du Christ et donc une image de celui de tout chrétien, configuré au Christ par le baptême.

Jésus répond donc à la question de Pierre. La parabole concerne tout le monde dans la mesure où le salut est proposé à tous. Mais elle concerne d’abord les Apôtres et les chrétiens.

Saint Paul reprendra exactement les mêmes paroles en s’adressant aux Corinthiens : qu’on nous regarde donc comme  des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Ce qu’on demande à des intendants, c’est que chacun soit trouvé fidèle (1 Co. 4, 1-2).

Nous sommes conscients de notre faiblesse à réaliser cela. Les Apôtres eux-mêmes failliront lors de l’ultime épreuve, à la Passion du Christ. Mais le Christ est toujours fidèle et comme saint Pierre, nous pouvons recevoir sa miséricorde. Nous portons un trésor dans des vases d’argile. Le vase peut casser mais il peut aussi être réparé.

Que le Seigneur nous donne sa fidélité !