Ascension ; homélie du frère François-Régis DELCOURT, OP

 

 

En voyant le Christ enlevé au ciel, les apôtres prennent entièrement conscience des paroles du Christ ressuscité adressées à Marie-Madeleine. Ne me retiens pas. Je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. (Jn 20, 17) Ils tirent aussi toutes les conséquences de la mort et la résurrection du Christ.

Sa mort sur la Croix fut le tremplin de sa résurrection. Étant vivant, sa place auprès de son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu lui est assuré. Il n’est plus nécessaire de vouloir le retenir. En montant vers son Père, le Christ sera désormais toujours avec nous. Nous n’avons plus besoin de le voir pour croire. Notre foi est désormais certaine. Sa présence auprès de nous est évidente car le Christ l’est au plus intime de notre coeur. S’abandonnant à la volonté du Père, il a vécu la Passion en union avec l’Esprit-Saint. Il est mort. Il a été déposé dans le tombeau et descendu aux enfers. Son Père est venu le chercher au troisième jour. Dieu lui a tendu la main. Le Christ l’a prise. Il l’a tiré de ce lieu d’indifférence pour le conduire au milieu des anges vers le trône préparé pour lui depuis l’éternité. Et dans cette ascension, il a ouvert les portes à Adam, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph et ses frères, Moïse, et tous les prophètes, tous ceux qui ont cru en lui, tous ceux qui se sont jetés dans sa miséricorde. Ainsi s’achève l’œuvre terrestre du fils. En montant vers lePère, le Christ nous le donne comme Père et comme Dieu. C’est aussi le notre. Dieu le Père devient notre père adoptif. Nous sommes pleinement ses fils et filles adoptifs.

De plus, la mort n’a plus aucune emprise sur aucun des apôtres et des disciples, sur tous ceux qui se mettent à l’école du Christ et le suivent. Il a ouvert les portes de la vie éternelle. le royaume du Père nous est maintenant disponible. Par son Ascension, le Père glorifie son fils. Et du fait même, le Christ nous a acquis la grâce nécessaire à notre glorification. Nous sommes affranchis de la mort et délivrés de ses conséquences. Elle n’est qu’un passage en vue d’accéder à Dieu.

Souvenons-nous aussi. De son coté transpercé, l’eau et le sang ont jailli. Le sang est cette eau vive à savoir la grâce. L’eau est son corps qui est l’Eglise dont nous sommes les membres à part entière. Par la grâce et par l’Eglise, nous sommes intégrés comme pierre de cet édifice. Sa vie, nous la partageons en union avec le Père et l’Esprit-Saint dans l’éternité. Prenons conscience du don immense proposé à tous les hommes, tous les hommes de toute race, langue, peuple et nation. Chacun est invité à déguster le banquet des noces de l’agneau.

Jeudi 13 mai 2021

Ascension  du Seigneur

Fr François-Régis DELCOURT op

Act. 1, 1-11 ; Eph. 4, 1-13 ; Mc. 16, 15-20