saints Basile le Grand et saint Grégoire de Nazianze, homélie par le frère Julien WATO, op

Mardi 2 janvier 2024

2ème semaine de Noël

« Accorde-nous de rechercher ta vérité dans l’humilité. » Les spécialistes nous affirment qu’il y a quelque chose de très libérant quand on commence à dire ce qu’on n’est pas. Libérant parce que ça veut dire qu’on commence à faire la vérité sur nous-mêmes dans l’humilité et à découvrir qui on est vraiment.

C’est ce qui se passe dans l’évangile. Des prêtres et des lévites envoyés de Jérusalem questionnent Jean-Baptiste pour savoir qui il est, et il répond en disant ce qu’il n’est pas : « Je ne suis pas le Christ », « Je ne suis pas le prophète Élie », « Je ne suis pas le prophète annoncé. »  Jean-Baptiste insiste pour dire ce qu’il n’est pas. Mais, par après, il nous dit : je suis la voix qui crie dans le désert : redressez le chemin du Seigneur ». On sent qu’il est porteur d’un message qui le dépasse.  Il nous parle de quelqu’un qu’on ne connaît pas, quelqu’un dont il n’est pas digne de dénouer sa sandale. On sent que Jean-Baptiste cherche humblement à connaître la vérité. Ce n’est pas pour rien qu’il enverra ses disciples aller demander à Jésus « Es-tu celui qui doit venir ? »

Vous êtes-vous déjà demandés pourquoi le message de Lourdes est parvenu à la jeune Bernadette et non à une religieuse diplômée en théologie ou mieux encore, à un évêque ? Nous aimons bien quelque chose de sûr, quelque chose dont on a la preuve, quelque chose qui nous sécurise. Mais les saints ne sont pas comme ça.  Ils obéissent à une autre logique comme Jean-Baptiste.  Ils sont habités par l’Esprit et se laissent guider humblement vers la vérité.

Chercher à connaître la vérité, ça ne veut pas dire d’abord qu’il faut s’inscrire à l’université, en philosophie et en théologie. Chercher à connaître la vérité, ça veut d’abord dire qu’il faut ouvrir tout grand notre cœur et notre vie pour laisser entrer en nous le mystère de Dieu et son salut. Je pense que c’est l’expérience profonde de Jean-Baptiste. L’expérience aussi, de Saint-Basile-le-Grand et de saint Grégoire de Nazianze que nous fêtons aujourd’hui, qui ont été de grands théologiens, parce qu’avant d’être des savants, ils ont d’abord ouvert leur cœur au mystère de Dieu. Un bon théologien, ce n’est pas d’abord un savant, c’est quelqu’un qui vit la vérité de Dieu. Dans ce sens-là, on peut dire de tout bon chrétien qu’il est un bon théologien. La vérité ne se laisse pas trouver facilement. Jésus d’ailleurs le souligne à plusieurs reprises dans l’évangile : « Frappez, et l’on vous ouvrira ! Cherchez, et vous trouverez ! Demandez et vous recevrez ! » Les paraboles de la perle précieuse et du trésor vont dans le même sens. Nous avons plusieurs moyens de chercher à connaître la vérité, des moyens que nous offre l’Église : l’écoute et la méditation de la Parole, la lecture de la Bible, la prière personnelle et celle de l’Église, les célébrations que nous vivons, la contemplation silencieuse. Seigneur, « Accorde-nous de rechercher ta vérité dans l’humilité
et de la mettre en œuvre fidèlement dans la charité. » Que cette prière habite notre cœur aujourd’hui !

 

Fr, Julien WATO