Homélie du 3e dimanche de carême,année C, frère Pierre-Alain MALPHETTES, OP

 

 

 

Ex. 3, 1-8a. 10. 13-15 ; 1 Co. 10, 1-6.

La grande question du mal. Une fois de plus !

Question sur laquelle, à chaque génération, chacun bute.

Jésus avait déjà abordé le problème à l’occasion de la guérison de l’aveugle-né.

          * Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ?

          * Pourquoi moi ?

Le lien que nous faisons entre le mal, le malheur,

                    et le péché, la faute !

Ces pauvres Galiléens, en train de prier dans le Temple, ne demandaient qu’à vivre en paix. De bonnes personnes, pas plus pécheurs que d’autres.

Et les gens de Siloé, surpris par l’effondrement de leur tour, étaient-ils plus méchants que les autres ?

La malchance les a poursuivis : au mauvais moment,

                                                    au mauvais endroit.

Où est le coupable ?

          Où est le responsable ?

D’un côté, la méchanceté de l’homme, maître de son destin et de ses actes.

De l’autre, la fatalité et les choses périssables de ce monde.

       Il y a une injustice de la mort !

Mais ce n’est pas à cette hauteur-là que Jésus va répondre.

Mais, convertissez-vous ! Repentez-vous ! Le leitmotiv de la vie chrétienne ! Et particulièrement pendant ce carême-ci puisque nous sommes là ce matin !

Jésus ne suggère pas qu’il faille s’incliner devant la fatalité, sans chercher à remédier aux causes du mal.

Mais Il appelle à la prise de conscience

          * à un sursaut devant la fragilité de notre vie

          * la mort peut nous surprendre sans prévenir !

Le malheur est le moment de prendre en main notre vie :

                    devant Dieu, devant les hommes.

Et la parabole que Jésus va utiliser est déroutante :

                                                                      Le figuier dans la vigne.

Comme c’est Jésus qui parle, il faut faire d’autant plus attention !

                                              Je t’ai vu sous le figuier ! dira-t-il à Nathanaël. L’image biblique est familière aux contemporains de Jésus. Symbole de l’homme qui médite la Parole de Dieu dans le champ du monde et qui en recueille les fruits.

La figue : comme fécondité de la Parole de Dieu ; succulente et riche.

Comment faire face aux mauvaises choses qui arrivent dans le monde et aussi dans l’Eglise, aujourd’hui ?

Face à l’existence du mal, devant les grappes pourries de la vigne du Seigneur, il faut aller sous le figuier.

C’est une urgence. Se mettre sous la Parole de Dieu

                    Comme Marie-Madeleine, aux pieds de notre Seigneur.

Devant le mal, il faut bécher nos raisons d’espérer, en allant sous le figuier, pour en recueillir les fruits. Et on y revient inlassablement. Jusqu’à ce que les fruits apparaissent.

Il fait soigner notre relation à Dieu, creuser plus en profondeur la Parole de Dieu,

          par la prière,

                    par la lecture spirituelle,

                              par l’écoute.

En y apportant le fumier de nos péchés, des péchés des autres, des péchés des baptisés, des membres de l’Eglise, pour les confier à la Parole de Dieu,

          les péchés nommés, avoués humblement, regrettés.

 

Afin que Dieu purifie notre cœur de ses scories.

Ex. 3, 1-8a. 10. 13-15 ; 1 Co. 10, 1-6. 10-12 ; Lc. 13, 1-9