homélie du 3e dimanche de Pâques, frère Alain DURAND, OP

 

Nous connaissons tous ce récit de la pêche miraculeuse. Les disciples sont partis à la pêche, ont travaillé toute la nuit et n’ont rien pris.

Jésus se conduit comme celui qui va apporter une pêche abondante, même surabondante puisque les filets sont pleins à craquer. Il nous invite à quitter la mesquinerie, ou au moins la pénurie. Cela témoigne de la présence de du Christ dans nos vies. Il développe notre création.

Nous assistons à un changement qui s’opère sur la base du Christ. L’évangile note la présence de l’apôtre Jean, le disciple que Jésus aimait. Jean est le premier à reconnaître Jésus. Cela nous apprend que c’est l’amour qui permet de connaître, de reconnaître une personne. Il y a un terme touchant d’affection, il appelle les disciples : Les enfants !

Plus loin, quand la question est posée à Pierre : M’aimes-tu ?, c’est la pierre de touche. Dans notre langue, nous n’avons qu’un mot pour dire aimer. En français, on aime Dieu, les autres, la bonne chère, le fromage !

Dans l’évangile il y a deux mots. Un verbe employé par Jésus : agapo. Il veut dire : aimer inconditionnellement. Pierre  répond avec un autre verbe : philo. C’est de ce verbe que vient philo-sophie. C’est le verbe qui parle de l’amitié. Jésus repose une autre fois la question à Pierre, qui répond de la même manière. Il la repose une troisième fois et cette fois-ci, il accepte la réponse de Pierre : j’accepte ton amour imparfait.

La communauté chrétienne donne la même réponse : elle aime comme çà, de façon imparfaite. Et Jésus nous prend comme nous sommes. Qui d’entre nous pourrait dire qu’il aime Dieu de façon inconditionnelle ? Personne, bien sûr.

Cependant notre manière imparfaite d’aimer Jésus nous permet de témoigner de l’amour de Dieu. Nous ne sommes pas très reluisants mais il faut aimer tout de même. C’est l’Esprit Saint qui va nous permettre d’aimer mieux.

Vous vous préparez à la confirmation, à recevoir l’Esprit Saint : Il nous permet d’aimer mieux. L’Esprit Saint va animer toute notre vie. Nous n’allons pas, évidemment, de venir saints d’un seul coup. Mais il va nous aider à aimer.

Et nous fera entendre la même parole que celle de Jésus à Pierre : Suis-moi. Il va la dire à chacun personnellement.

3ème du temps pascal

Dimanche 5 mai 2019

Act. 5, 27b-32. 40b-41 ; Ap. 5, 11-14 ; Jn. 21, 1-19