homélie du 13e dimanche TO (année c) Mgr Nicolas SOUCHU

Ce passage de l’évangile nous met au cœur de celui de saint Luc. On se souvient que celui-ci commence à Jérusalem par l’annonce des  naissances de Jean le Baptiste et de Jésus. Et il se termine par la  mort de Jésus à Jérusalem.

Ici, on voit Jésus qui prend la route de Jérusalem. Il y a un véritable changement dans sa route. Aujourd’hui ce qui est intéressant, ce sont les différentes attitudes des personnes devant l’appel. Il a fallu trois ans de cheminement pour distinguer les différents appels.

Jésus prend son temps pour expliquer son projet. On voit les personnes pardon nées mais toujours pas appelées. Jésus en a choisi douze. Nous le rappelions hier, lors de l’anniversaire de la mort de Pierre et de Paul. Jésus explique la manière dont Il veut que nous le suivions. Cela va du ch. 6, celui de l’appel au ch. 9 qui est celui de l’envoi en mission. Celui qui veut suivre Jésus doit apprendre d’abord à l’accueillir. Aujourd’hui, ce sont les disciples.

Dimanche prochain, Jésus appelle les 72, ce qui veut dire que l’appel est pour tout le monde.

Pour le premier appel : pour suivre Jésus il faut déjà accepter les conditions. On  est libre. Mais quand on veut faire un voyage ou un pèlerinage, il faut préparer le chemin. Jésus raconte alors des paraboles et fait des guérisons. Ici passe le chemin de saint Jacques de Compostelle, on sait cela. Il faut accepter une insécurité. On entend la réponse de Pierre : Seigneur, sur ta Parole, je jetterai le filet. Il faut donc se nourrir de la Parole du Seigneur pour entendre.

L’appel suppose aussi une mobilité. En soi-même déjà. Les disciples ont accepté l’appel sans tout garder. Répondre à l’appel l’emporte sur les devoirs familiaux.

Saint Paul le rappelle aux Galates : nous sommes appelés à la liberté, à la liberté des enfants de Dieu. Il nous faut devenir libres par rapport à ce monde. Il est bon de relativiser nos sécurités, de hiérarchiser nos devoirs et nos affections. Et cela pour être libres jusqu’au fond de nous-mêmes. La réponse de Jésus est sévère : Laisse les morts enterrer leurs morts ! Il faut nous rappeler que nous ne sommes pas tous appelés de la même façon. Hiérarchiser ses affections, c’est une vocation à se donner à Jésus.

Nous aussi, comme les 72, nous sommes appelés à suivre Jésus jusqu‘à Jérusalem, c’est-à-dire jusqu’à la Passion et à la croix. Il faut donc soutenir ceux qui sont appelés.

Dans chacune de nos vies, voyons comment nous pouvons suivre Jésus jusqu’au bout.

N’oublions pas que ceux qui sont appelés ne sont pas meilleurs que les autres : il faut s’entraider. Nous sommes appelés de différentes manières.

On ne naît pas disciple, on le devient.

Monseigneur Nicolas SOUCHU

Dimanche 30 juin 2019

1 R. 19, 16b. 19-21 ; Gal.5, 1. 13-18 ; Lc. 9, 51-62