homélie du 2e dimanche du Temps Ordinaire, année A, frère David PERRIN, OP

Frère David PERRIN

« Voici l’agneau de Dieu », dit Jean Baptiste. « Voici l’homme », dit Ponce Pilate.

Deux paroles qui se répondent comme un écho au début et à la fin de l’évangile.

Voici le Fils de Dieu ! Voici le Fils de l’homme !

Ces deux paroles sont vraies et pourtant tout oppose ceux qui les prononcent.

Jean Baptiste est allé au désert, Pilate à Jérusalem.

Le premier est descendu, humblement, dans les eaux du Jourdain. Le deuxième est monté, superbement, sur le trône des rois.

Jean Baptiste a voulu laver Israël de ses péchés. Pilate s’est lavé les mains du péché d’Israël.

Le premier a voulu que Jésus grandisse et que lui diminue. Le deuxième a voulu que sa propre autorité grandisse et que celle de Jésus diminue.

Le Verbe de Dieu a répondu à la voix qui criait dans le désert mais il a gardé le silence devant celui qui parlait au nom de César.

Jean a dit qu’il ne connaissait pas l’Agneau de Dieu. Pilate, lui, a cru tout connaître de lui.

Le premier a trouvé la vérité, le second avait cessé de la chercher : « Qu’est-ce que la vérité ? »

Le premier a cru en Jésus. Le deuxième a douté de lui.

À sa vue, le premier ne se jugeait pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Le second l’a arrêté et l’a jugé. Il lui a ôté ses vêtements et l’a fait flageller.

Jean Baptiste a désigné l’Agneau de Dieu. Ponce Pilate l’a livré à l’abattoir.

« Voici l’agneau de Dieu : suivez-le ! » a dit l’un. « Voici l’homme : crucifiez-le ! » a dit l’autre.

Le premier a baptisé le nouvel Adam dans les eaux terreuses du Jourdain. Le deuxième l’a baptisé dans la mer rouge de son sang.

Jean Baptiste figure notre foi vive, notre désir surnaturel de voir Dieu et notre courage pour témoigner de lui. Pilate figure, à l’inverse, notre absence de foi et notre lâcheté.

Qui n’a pas été dans sa vie un baptiste qui a rendu témoignage à la vérité ? Qui n’a pas été un Pilate par son péché ?

Qui n’a pas eu le cœur brûlant de faire connaître Jésus au monde ? Et qui ne l’a jamais trahi ?

Qui n’a pas vu les cieux s’ouvrir une fois dans sa vie et reconnu l’Agneau de Dieu ? Qui n’a pas, fermé les cieux par son péché ?

Qui n’a pas vu la colombe de Dieu fondre dans son cœur et qui n’a pas vu le soleil s’obscurcir et le rideau de son cœur être déchiré par le glaive de son péché ?

Qui n’a jamais préféré être l’ami de César quand Dieu nous appelait à être l’ami de l’époux ?

Dimanche 19 janvier 2020

2ème du temps per annum

 

Ecce agnus Dei. Ecce homo 

Is. 49, 3.5-6 ; 1 Co, 1, 1-3

 

Fr. David Perrin o.p.