JOUR DE PÂQUES, homélie du frère François-Régis DELCOURT, op

 

 

Ayant vu le tombeau ouvert, Marie-Madeleine, prise de panique, se met à courir vers la maison où les disciples se tiennent. Essoufflée, elle tambourine la porte. Timidement pierre s’ouvre. Il lui demande la raison de ce raffut. On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé. Pierre et le disciple bien aimé courent vers le tombeau. Le disciple bien aimé arrive le premier. Il penche la tête. Il aperçoit l’intérieur du tombeau. Pierre entre le premier dans le tombeau. Il constate. Le corps du Seigneur n’y est plus. A notre tour, comme le disciple que Jésus aimait, entrons dans le tombeau. Avec lui, voyons et croyons.

Voyons. Nous le constatons de nos yeux. Notre vue ne peut nous tromper. Nous regardons dans tous les coins. Nous ne voyons pas le corps de Jésus dans le tombeau. Cette observation nous entraine à faire mémoire des Écritures. Notre imagination retrace un évènement en particulier. Souvenons-nous de ce qui s’est passé juste après le mariage à Cana où Jésus avait transformé l’eau en vin. Jésus était allé au temple. Il s’était mis en colère. Les juifs avaient été choqués de l’attitude de Jésus envers les marchands du temple. Jésus les avait expulsés à coups de fouet. Et il avait affirmé : Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai. (Jn 2, 19)

Réfléchissons. Cette phrase qui revient à nos mémoires est une vraie lumière. Elle notre intelligence. Nos doutes se dissipent. La réalité devient évidente et vérité. Le temple n’évoquait pas que la maison de prière. Il voulait parler de la maison de son Père, le sanctuaire de son corps, celui de Jésus. Les juifs ont bien détruit le sanctuaire du corps de Jésus. Il est bien mort, nous en avons été témoin. Son corps, pendant trois jours, est resté dans ce tombeau. Et le troisième jour, c’est aujourd’hui, c’est la Pâque. Il est arrivé le jour où le corps de Jésus s’éveillerai. Il nous l’avait bien annoncé. Par cet évènement, il nous avait préparé à l’avènement de ce jour. Les écritures s’incarnent.

          Croyons comme les disciples crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite (Jn1,22). Elle ne se réduit pas à des mots prononcés. Elle est bien plus qu’un dire. Elle est une réalité concrète, visible, palpable. Elle se vérifie par les faits que nous constatons. Le tombeau est ouvert. Le corps n’est plus là. Il ne reste plus que les linges soigneusement pliés. De ces causes, nous en déduisons les conséquences. Le sanctuaire du corps de Jésus s’est relevé. Il s’est éveillé d’entre les morts. Sans avoir vu le Christ ressuscité, cette vérité, principe de réalité, devient conviction. Aidé des Écritures et de la parole de Jésus, de ces évènements vécus et de ces faits constatés, nous voyons que le corps de Jésus n’est plus dans le tombeau. Alors, nous adhérons, nous faisons notre leurs effets, nous croyons que le Christ s’est relevé, il est ressuscité et vivant. Et nous en vivons.

Dimanche 4 Avril – Pâques

Frère François-Régis DELCOURT