homélie du 29 décembre, par le frère Julien WATO, op

29 décembre 2023

octave de Noël

Trois points pour notre méditation :

  1. Le Christ est le Dieu qui se révèle et qui vient à la rencontre des hommes. Lors de cette présentation au temple, Jésus vient en effet rencontrer son peuple représenté par Syméon et Anne, mais ces derniers, viennent aussi rencontrer deux autres, Joseph et Marie, avec Jésus au centre. « C’est Jésus qui vient à nous, conduit par Marie et Joseph, et c’est nous qui allons vers Lui, guidés par le Saint-Esprit. Mais au centre, il y a Lui. C’est Lui qui anime tout, Lui qui nous attire au Temple, à l’Église, où nous pouvons le rencontrer, le reconnaître, l’accueillir, l’embrasser. » Aujourd’hui encore, Jésus vient à notre rencontre, mais il attend que nous aussi, nous fassions cette démarche d’aller à sa rencontre. Cette révélation de Dieu qui vient à la rencontre des hommes nécessite donc une réponse de leur part.
  2. Le Christ est la lumière des nations. Et ce mystère est bien exposé par Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » (Is 9, 1). Et Jésus, lui-même, dit : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8, 12). Et il nous qualifiera aussi de la sorte en proclamant : « Vous êtes la lumière du monde. » (Mt 5, 14). Dès lors, une double mission nous incombe : accueillir dans nos vies le Christ comme la lumière du monde, mais être aussi porteurs de cette lumière pour le monde. Et comment être la lumière du monde ? Tout simplement par l’amour. Saint Jean nous dit : « Celui qui déclare être dans la lumière et qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres jusqu’à maintenant. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a en lui aucune occasion de chute » (1Jn2, 9-10). Nous nous étonnons toujours qu’avec autant de projets humanitaires, notre monde ne se porte pas plus bien. Nous nous demandons ce qu’il faudrait que nous fassions de plus pour notre famille pour qu’elle soit unie et vive dans la paix. La solution demeure la même : le Christ, la lumière, l’amour. En agissant par amour et au nom du Christ nous serons capables de vaincre les ténèbres de la haine et de ses conséquences en nous et autour de nous car avec amour, même la plus petite action peut avoir de grandes répercussions.
  3. Jésus est tout offert à son Père, offrande qui ira jusqu’à la mort sur la croix. Pour cette fête rituelle, Marie et Joseph offrent certes, selon les prescriptions de la loi, uniquement un couple de tourterelles en raison de leur pauvreté mais leur offrande au final est bien plus grande que cela : c’est Jésus lui-même qu’ils offrent, autrement dit l’Agneau par excellence, celui qui librement donnera sa vie par amour en mourant sur la croix. Ce sacrifice, Syméon, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, l’annoncera de manière prophétique à Marie : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. ». À la suite de Jésus, nous avons nous aussi à nous offrir au Père, à l’exemple des consacrés.

Ainsi, en célébrant la Présentation de Jésus au Temple, nous confessons que Jésus est le Sauveur du monde. Avec Marie et Joseph, avec Syméon et Anne, humbles parmi les justes qui ont attendu dans la confiance la venue du Sauveur, accueillons-le-nous aussi avec un cœur de pauvre. Lui-même est venu tout humblement. C’est par sa pauvreté, son humilité, et son obéissance qu’il a brillé sur le monde d’une lumière nouvelle. Allons à sa rencontre. Pour cela, plusieurs moyens nous sont offerts. C’est la liturgie tout d’abord, lieu par excellence de sa présence. C’est la prière et l’écoute de sa Parole, ce sont les sacrements où il nous communique sa vie divine. C’est notre vie quotidienne, la rencontre et le service du prochain. Amen !