homélie du 2e dimanche de Pâques, dimanche de la Miséricorde, frère Pierre JANUARD, op

Un journaliste athée considérait que la foi des chrétiens consistait en fariboles. Un jour, il fut déstabilisé dans ses idées par la conversion  de son  épouse. Il en parle à un ami qui lui dit que, étant journaliste, il devrait faire une enquête. Ce que celle-ci révéla la clé de compréhension de la foi était qu’il ne s’agissait pas d’idées mais d’une Personne. Cet homme finit par se convertir. C’est devenu un film nommé justement : l’enquête.

Il y a des signes que Dieu est présent et à l’œuvre, aujourd’hui encore. Il y a des signes et des prodiges du temps des Apôtres. Il y a encore des miracles mais aussi des petits signes que nous avons tendance à laisser passer sans les voir : des réconciliations, des remises debout de personnes effondrées, des pardons. Il faut demander la grâce de donner et recevoir le pardon car il arrive que nous ayons du mal à pardonner.

Il y a aussi les sacrements, qui sont aussi des signes concrets. Nous en avons besoin aussi, comme Thomas : Si je ne mets les doigts dans les trous des clous, la main dans son côté, non, je ne croirai pas.. Nous sommes sans doute les jumeaux de Thomas car nous avons du mal à croire. Mais lorsqu’il professe sa foi, il peut dire cette belle foi : Mon Seigneur et mon Dieu !

Mais après cet acte de foi, il faut qu’elle se traduise dans les actes. Dans l’évangile, nous voyons que parfois, Jésus ne peut pas faire de miracle parce qu’il n’y a pas de foi  dans les personnes qui sont là.

Thomas résiste donc. Et nous aussi. Mais il vaut presque mieux la résistance que de passer à côté avec indifférence.

Il y a aussi un signe de foi dans la communion des disciples. Ils se tenaient tous d’un commun accord (d’un seul cœur) sous le portique de Salomon. Jésus l’avait dit dans son évangile : Lorsque deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux.

Nous pouvons aussi regarder les choses autrement en regardant la présence de l’Esprit Saint. Jésus ressuscité a soufflé sur les Apôtres réunis. Nous pouvons tout au moins prier les uns pour les autres. Prier pour le Pape, pour l’Eglise aussi, qui est éprouvée. La prière nos permet de nous retrouver tous ensemble autour du Christ. Prions pour recevoir l’Esprit Saint. Il nous est moins familier que Jésus ou son Père.

En priant l’Esprit Saint, on le connait mieux. Il nous donnera la force et la lumière. Il nous soutiendra quand viennent la fatigue, les conflits, les deuils. Il nous aidera à discerner le plan de Dieu. Lorsque les Apôtres ont à prendre les décisions pour l’action, ils se réunissent pour prier.

Pour les Apôtres et les disciples, la foi leur dit que Dieu est à l’œuvre chaque jour et tous les jours.

Act. 5, 12-16; Apoc. 1, 9-11a. 12-13. 17-19; Jn. 20, 19-31

Dimanche de la Miséricorde