homélie du 20 août 2020, frère Eric de Clermont-Tonnerre, OP

Ces paraboles de l’avènement du Royaume, symbolisé par l’invitation à des noces, sont assez significatives de ce à quoi nous sommes appelés.

– des noces : la célébration d’une Alliance

– la joie partagée par des familles, par des générations qui se mêlent, se retrouvent,

– les relations anciennes ou récentes mises à l’honneur, des retrouvailles

Et – des disputes, rivalités ou conflits plus sévères, assumés plus ou moins bien, cachés ou à vif.

Bref, la célébration de relations diverses qui tissent une vie déjà bien accomplie ou à ses commencements,

la joie partagée,

le passé et l’avenir évoqués de mille manières dans les conversations.

C’est à cela que nous invite notre Dieu. Parce que Jésus est déjà entré triomphalement à Jérusalem et que l’opposition entre les chefs des prêtres et lui-même se durcit de jour en jour, voire d’heure en heure, Jésus donne ces paraboles.

Ce n’est pas la description de Dieu, son Père, comme un roi dur et exigeant ; voire cruel qui réglerait ses comptes et punirait, sur lequel il met l’objectif, mais principalement sur l’attitude des invités qui ignorent, méprisent ou même veulent ruiner la fête à laquelle ils sont invités. Jésus affirme que ce règne n’est pas vraiment fait pour les élites, sociales et religieuses, pour les gens bien et les justes, qui souvent ne s’intéressent qu’aux relations qui rapportent. C’est le tout-venant, le tout passant qui est invité.

Les derniers qui entrent les premiers, les premiers qui ne viennent pas. Ils ont autre chose à faire. Ces affaires les occupent si bien et sont si précieuses à leurs yeux (leurs affaires !), qu’ils sont capables de molester et même de tuer les serviteurs du roi.

Celui-ci veut partager sa joie, mettre en avant les relations et dans son désir des relations, il spécifie à ses serviteurs : les mauvais comme les bons. Il ne fait pas de différences à priori. Pourtant, il reste exigeant, une chose qui semble bien difficile à mettre en œuvre. Quand on a été invité alors qu’on était à croisée des chemins : une chose, le vêtement de noces. Que les ce vêtement de noces dont il est important d’être revêtu :

– ce n’est pas un uniforme. On ne va pas à une noce en uniforme, la tenue de service serait davantage de l’ordre de l’uniforme.

– la tenue de noces est une tenue choisie, achetée ou fabriquée pour l’occasion ou pour de telles occasions

– elle est destinée à honorer les hôtes, les mariés, l’évènement, les autres invités.

– elle met en valeur la personnalité et la grâce humble (parfois prétentieuse) de chœur.

Pour nous, c’est la charité, la grâce que chacun, chacune a à mettre en œuvre dans sa vie de manière spécifique unique, un jeu de couleurs ou de noir et blanc,

avec générosité,

intelligence,

créativité.

Telle doit être notre charité, frères et sœurs.

Marquez –la de générosité,

d’intelligence et de créativité,

à votre manière.

Revêtez le vêtement de noces !

Jeudi 20 août 2020

Saint Bernard – 20ème semaine per annum

Frère Éric de CLERMONT-TONNERRE

Ez. 36, 23-28 ; Mt. 22, 1-14