3e dimanche de Pâques, homélie du frère François-Régis DELCOURT, OP

 

Eucharistie comme lieu d’apparition du ressuscité

Depuis la vigile pascale, nous avons suivi tous les témoins de la résurrection. Marie-Madeleine et les femmes, les disciples d’Emmaüs, les apôtres et Thomas ont vu les signes par lesquels le Christ ressuscité s’est laissé reconnaître à leurs yeux. Ils nous font prendre conscience de la nécessité de voir en vue de croire et de croire en vue d’en vivre. Il ne suffit pas de constater le tombeau vide, d’entendre les anges et d’être témoin du Christ ressuscité. Pour y croire et en vivre, il est primordial de rencontrer personnellement le Seigneur, qu’il vienne à nous, qu’il se tienne à nos côtés et se révèle, qu’il nous parle et qu’il se donne. Et le reconnaitre une fois n’est pas suffisant. L’évangile du jour en est la preuve. Chaque rencontre avec le ressuscité est une nouvelle expérience de résurrection. Il nous est demandé de nous investir et d’adhérer au mystère de la résurrection avec les yeux de la foi. De plus, Quand les témoins cherchent à voir le ressuscité, ce n’est pas eux qui le trouvent. C’est lui, en personne, qui vient à leur rencontre.

Et aujourd’hui, où peut-on chercher à voir le ressuscité à l’œuvre dans nos vies ? Où vient-il à notre rencontre et nous trouver ? Telle est votre raison d’être, en ce moment, dans cette église, où se célèbre l’eucharistie, lieu d’apparition, par excellence, du ressuscité. C’est bien ce qu’il réalise lors de cette nouvelle apparition aux apôtres. Il sert la table de la parole en ouvrant leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il sert la table du don de lui-même en faisant mémoire de sa passion, de sa mort et de sa résurrection.

Faisons-nous l’expérience de la résurrection à chaque fois que nous célébrons l’eucharistie. Quand nous traçons sur nous le signe de la croix, il vient à nous en tant que ressuscité uni à son Père et à l’Esprit-Saint et nous révèle notre lien filial. Quand nous invoquons la miséricorde de Dieu, il vient en nous par le baume du pardon qui guérit et cicatrise nos blessures dues à nos éloignements. Quand nous écoutons avec plus ou moins d’attention la parole, c’est le Christ ressuscité qui se dévoile à nos intelligences. Quand nous vivons l’offertoire et la consécration, nous revivons sa passion, sa mort et sa résurrection. Quand nous présentons nos mains en trône respectueux, il se laisse déposer avec soin. Quand nous le prenons délicatement, il se laisse manger et boire dans la parole, dans son corps et son sang. Et nous croyons que le ressuscité demeure en nous et nous en lui éternellement.

Nos cœurs n’ont plus de raisons d’être bouleversés. C’est bien lui qui vient à nous lors de l’eucharistie. Voyez ces mains et ces pieds. Touchons-le, regardons-le. Sommes-nous encore dans l’étonnement ? Il nous dit la paix soit avec vous.  Et elle surgit au plus intime de nos cœurs et nous répondons avec votre esprit. Le ressuscité le souhaite pour nous, pour chacun de nous. La sérénité et la joie sont les fruits de cette rencontre avec le ressuscité qui se donne à chaque eucharistie.

 

Dimanche 18 avril 2021

3ème de Pâques – année B

Frère François-Régis DELCOURT

Act. 3, 13-15. 17-19 : 1 Jn. 2, 1-5a ; Lc 24, 35-48