Une fois n’est pas coutume – je n’ai jamais fait cela- je vais commenter ensemble l’Evangile d’aujourd’hui et celui de demain.
Nous avons entendu celui d’aujourd’hui avec la question de Thomas : Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ? Comment pourrions-nous en savoir le chemin ?
Et demain la demande de Philippe : Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit !
Ce rapprochement des deux Evangiles qui se suivent permet de constater un contraste : les disciples sont habités par le doute, l’incompréhension.
– nous ne savons pas !
– comment pourrions-nous savoir ?
– montre-nous !
Jésus leur fait sentir qu’ils devraient être plus sûrs : il ne cesse de les rassurer par des formules affirmatives, claires :
* vous croyez en Dieu
* vous savez le chemin
* vous me connaissez
* vous connaissez le Père et vous l’avez vu !
De plus, il leur promet que de même que le Père et lui-même sont liés par un lien extrêmement fort (Je suis dans le Père et le Père est en moi), de même les disciples de Jésus sont liés à lui par un lien indestructible : là où je suis, vous y serez aussi, un lien fécond.
Aux doutes, aux questions qui habitent les disciples, Jésus répond en leur montrant la puissance qui les habitent déjà et qui doit chasser les peurs, les inquiétudes.
– vous savez,
– vous connaissez,
– vous pouvez,
dans ce lien avec moi qui suis le Chemin, la Vérité, la Vie, avec moi qui suis dans le Père.
Cette assurance, cette promesse que cette nuit-là Jésus donne à ses disciples, elle nous est donnée aussi à nous aujourd’hui.
Nous sommes portés à croire au Christ, à le connaitre (en le fréquentant, en vivant à son école).
Si nous croyons en lui, nous verrons l’invisible, nous accomplirons des merveilles.
Une condition cependant : le vouloir.
Jésus, lui, l’a voulu.
Jésus l’Emmanuel, Dieu avec nous veut que nous soyons avec lui.
Un peu plus loin dans l’Evangile de Jean, au chapitre 17, dans la prière dite sacerdotale, il dit : Je veux que là où je suis, eux aussi (les disciples soient avec moi).
Je veux, c’est un refrain fréquent des écrits et des prières de sainte Catherine de Sienne que nous fêtions hier.
Et nous, que voulons-nous ?
Faire la volonté de Dieu, ce n’est pas ne plus rien vouloir ; au contraire : vouloir avec Dieu, vouloir de tout son être ce que Dieu veut. Désirer ce qu’il désire.
4ème semaine de Pâques
Frère Éric de CLERMONT-TONNERRE
Act, 13, 26-33 ; Jn. 14, 1-7 + 8-14