homélie du 27 dimanche du TO, frère Jean-Michel POFFET, op

 

L’évangile de ce dimanche est essentiel, il a un ton grave. Il éclaire à partir de la foi la réalité humaine du mariage. C’est un évangile exigeant, à un moment de crise, pour nos pays occidentaux en particulier, quant à l’identité homme/femme et quant au couple/famille. Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni.

Recevons cette page d’évangile non comme une condamnation  mais comme une bonne nouvelle.

Les disciples interrogent  Jésus sur ce qui est permis : est-il permis à l’homme de renvoyer sa femme, la réciproque est impensable. Les juifs étaient larges sur la question : peut-on répudier en cas de stérilité ou…quand elle fait trop souvent brûler la soupe.

Jésus répond et évoque la dureté du cœur dans  la conquête du droit. Ce qui est permis n’est pas nécessairement moral quand il ne correspond pas à l’évangile.

Il renvoie à la création : au premier jour, Dieu met sa marque sur l’homme et sur la femme et sur le couple. Jésus nous montre un chemin pour le discernement : non pas ce que je veux, ni ce qui me plait, ni ce que le monde permet mais la volonté de Dieu créateur et sauveur.

Or, sur ce chemin, la grâce nous est indispensable : sans moi, vous ne pouvez rien faire. Particulièrement au plan du mariage. Rappelons-nous la réplique des disciples quand Jésus leur dévoile les exigences : si telle est la condition de l’homme vis-à-vis de sa femme, mieux vaut ne pas se marier !

Il nous nous faut retrouver le sens de la dignité de l’homme et de la femme et du couple. Et savoir la grandeur du combat pour la fidélité et la durée.

Et si rupture il y a eu ? On ne peut y revenir. Nous savons bien que c’est plus souvent le cas et jusque dans nos familles. Eh bien sûr, là Dieu ne nous rejette pas, mais sa grâce peut nous aider à ne pas envenimer les blessures, à protéger les enfants, à accomplir ce que demandent la justice et le droit.

Ce combat pour la fidélité, la dignité homme/femme est noble, grand, saint. Mais Dieu accompagne aussi les pécheurs, les faibles, ceux qui pleurent.

Nous avons entendu le passage de la lettre où l’auteur nous rappelle que Jésus n’a pas honte de nous appeler ses frères. En tout semblable à nous. Rendu parfait par ses souffrances non au sens moral mais au sens de son habilitation, accréditation, PARFAIT comme intercesseur pour nous auprès de Dieu et en tout premier lieu pour les pécheurs pour lesquels in a versé son sang.

Confions-Lui nos familles, les couples qui ont la chance de vivre un amour conjugal fidèle et heureux ; prions aussi pour ceux qui sont en difficulté.

Demandons aussi pour l’Eglise la grâce d’être vraie, authentique dans son service de l’Evangile.

Dimanche 3 octobre 2021

27ème semaine per annum – année B

Frère Jean-Michel POFFET

Gn. 2, 18-24 ; Hb. 2, 9-11 ; Mc. 10, 2-16