homélie du 1er dimanche de l’Avent ; frère François-Régis DELCOURT, OP

 

Veillez, restez vigilants ! Gardons nos cœurs éveillés au retour du maître de maison ! Attendons patiemment la réalisation de la plus grande et de la plus belle promesse que l’homme peut espérer. Cette promesse, aucun homme n’aurait pu l’imaginer, ni la concevoir, ni même l’appréhender. Seul Dieu peut en être l’auteur, le concepteur, le réalisateur. Cette promesse, comme nous le dit saint Paul, c’est de voir se révéler notre Seigneur, de vivre en communion avec lui dès cette terre et dans l’éternité. Cette espérance est l’assurance que la promesse se réalisera. Le Christ reviendra afin de faire entrer dans son royaume ceux qui ont cru en lui, ceux qui ont attendu la réalisation de la promesse, ceux qui, par leur courage, ont tenu bon devant les échecs, les désillusions, les déceptions, les combats.

L’espérance rejoint le désir que Dieu a inscrit dans chaque cœur humain. L’espérance illumine et réalise tous nos désirs les plus humains comme les plus spirituels. Comme la foi nourrit et éclaire notre intelligence et fait grandir en nous la connaissance de Dieu et de l’homme. Comme l’amour de Dieu, rejoint et s’unit à notre volonté afin d’aimer Dieu comme il nous aime et aimer le prochain comme Dieu l’aime. L’espérance rejoint tous nos désirs inscrits en notre être. Ces désirs sont toutes nos inclinations naturelles à la vérité, au bien, à la vie, au don de la vie et à la construction d’une société juste. Toutes ses aspirations nous conduisent à appréhender le plus grand désir que Dieu a inscrit au plus intime de chaque être humain : le désir naturel de voir Dieu. Ce désir prend tout son essor, sa vitalité et son dynamisme dans la vertu de l’espérance. L’espérance comble, rassasie, désaltère tout notre être, notre âme et même notre chair. L’objet de notre espérance est là pour ordonner tous nos désirs vers Dieu. En accueillant librement cette promesse, en prenant conscience de cette promesse, en étant sur que Dieu réalise cette promesse, le plus profond désir de l’homme trouve en cette promesse la joie de la recevoir et d’en vivre. Cette promesse purifie, élève, notre désir. Et c’est ainsi que l’espérance comme vertu théologale infuse notre désir humain et nous permet de garder le cap, de rester debout et de trouver dans la promesse donnée par Dieu notre béatitude.

L’espérance ainsi illumine notre quotidien et nous donne de rester vigilant. La vigilance dispose nos coeurs à attendre, patiemment, sereinement, tranquillement la réalisation de la promesse. La vigilance est cette vertu qui couplée à l’espérance nous permet d’attendre sereinement la venue du Christ. Et cette attente persévérante fixe notre regard sur le Christ. La vigilance se fait concréte aussi dans la vie concrète, dans la prière et le service : éveil du cœur qui se dresse à la pensée de la proximité du Seigneur dans le quotidien de nos journées. La vigilance nous donne le goût de rester en présence de Dieu, de l’invoquer, de lui demander son secours, ses lumières, sa force en tout temps et même au milieu de l’épreuve. La vigilance porte notre cœur à toujours pointer notre regard vers le Christ assis a la droite du Père, et qui sait discerner devant nos pas le sentier à suivre, l’obstacle a éviter, le travail à opérer, le service à rendre afin que se réalise en nous cette promesse. la vigilance est l’espérance du Christ en attente et en acte.

En ce premier dimanche de l’avent, l’Église par la liturgie nous invite à accueillir celui qui est l’auteur de la réalisation de la promesse, le Verbe fait chair, le fils de Dieu qui n’a pas été épargné et qui a donné sa vie pour nous afin de vaincre la mort et ressusciter. À sa suite, soyons sur que Dieu nous ressuscitera et qu’il nous fera partager la promesse de la vie éternelle.

Dimanche 28 novembre 2021

1er dimanche de l’Avent – année c

Frère François-Régis DELCOURT

Jr. 33, 14-16 ; 1 Th. 3, 12- 4, 2 ; Lc. 21, 25-28. 34-36