homélie de la nuit de Noël, frère François-Régis DELCOURT, OP

Un cri d’enfantement a transpercé les cieux. Un enfant est né et quel enfant, Jésus ! Sa venue nous inonde de joie. Que la joie de Noël s’enracine en chacun de nous, qu’elle laisse une trace indélébile au plus intime de nos cœurs. Laissons-nous envahir par l’allégresse de sa venue, exultons de joie avec Marie, les anges et les bergers.

 

La joie de Noël, c’est prendre part à la joie de Marie qui a gardé en son sein cet enfant et qui a grandi en elle. En cette nuit, elle nous le partage. Avec elle, nous le découvrons puisqu’après l’avoir emmailloté, elle l’a déposé dans la mangeoire. Comme Marie, nous le dévorons de nos yeux, nous l’entendons gazouiller, nous touchons ses petites mains, nous sentons son odeur de nouveau-né et nous goûtons à la saveur de la vie qui se dégage de lui. Avec elle et Joseph, nous prenons conscience de la beauté de la vie. Notre étonnement est grand de voir en lui, un être si fragile et si vulnérable, si dépendant de ses parents afin qu’il subsiste et qu’il s’épanouisse. Notre surprise se prolonge en prenant conscience du dynamisme qui grouille en lui, du potentiel humain qui souhaite se déployer à travers tous les désirs qui demeurent en lui et qu’il ne manquera pas de faire fructifier. Avec Marie et Joseph, notre coeur s’inonde de joie car nous voyons en cet enfant, une créature de Dieu dont la valeur est inestimable, respectueuse et appelée à tant de dignité.

 

La joie de Noël, c’est aussi prendre part à la joie des anges. Les anges viennent à nous et nous annoncent ce si grand et majestueux nouvelle. Joie pour nous car, grâce aux anges, nous pouvons nous associer d’autant plus à la joie du ciel. Heureux l’ange qui est venu jusqu’à nous, il nous dévoile ce que nous ne pouvions percevoir par notre sensibilité et intelligence ce mystère et être saisi par une si grande nouvelle. Quel est le contenu de cet annonce ? Elle tient en peu de mots et ces paroles sont fortes de sens et de valeurs. Oui, l’enfant qui vient de naître à Bethléem, emmailloté et déposé dans la mangeoire, ce n’est pas seulement le fils de Marie et de Joseph, c’est le fils de Dieu, le messie, le Christ. Notre sauveur et Seigneur est né. La joie des anges nous invite à prendre part à leur joie et aller à sa rencontre. Nous le découvrirons et nous reconnaîtrons en lui le fils de l’homme et le fils de Dieu, l’Emmanuel, Dieu avec nous.

 

La joie de Noël, c’est prendre part à la joie des bergers. Leur joie, c’est tout d’abord d’avoir été choisi par les anges pour être les premiers à recevoir cette bonne nouvelle. Même si ils ont été rempli de crainte, entendu comme surprise de voir arriver vers eux cet ange, leurs cœurs se sont remplis de joie car ils se sont laissés surprendre par les anges et disposés à les accueillir et à les écouter. Leur joie se poursuit quand l’ange les appelle à aller vers Jésus, le contempler comme nous aujourd’hui. Allons partager avec Marie et Joseph leur joie du nouveau né emmailloté et couché dans la mangeoire. S’il est venu à nous, à notre tour, allons à lui. Ne restons pas les bras ballants et les jambes tremblantes. Courons vers cet enfant plein de vitalité humaine et divine. Dissipons nos craintes et nos tristesses. La vie s’offre à nous et la plus belle réponse à lui donner est de se précipiter auprès de lui.

 

Avec les anges, soyons les bergers de la nuit qui chantent l’allégresse de Marie et de Joseph, de la cour des anges célestes et des bergers et crions, à pleine voix la gloire de Dieu qui vient du plus haut des cieux demeurait sur la terre pour les hommes que Dieu aime de tout son être.

 

Prédication du 24 décembre 2021

Messe de la nuit

Frère François-Régis DELCOURT

Is. 9, 1-6 ; Tt. 2, 11-14 ; Lc. 2, 1-14