homélie du 25 août par le frère Eric de Clermont-Tonnerre, op

 

          Ils sont donc ces deux, là , au sommet de tout : ces deux commandements : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Nous le savons, nous le répétons, nous y croyons. Mais est-ce que nous en vivons vraiment ? Ici, on vient de le voir : « deux égale un » ! Ces deux commandements n’en font qu’un. Toujours ensemble, jamais l’un sans l’autre. Ici, « deux égale trois », on est toujours trois, Dieu, le prochain et soi-même.

Il ne nous est pas demandé un amour vague, un regard porté un instant sur le prochain, un intérêt passager. Il ne s’agit pas d’un regard jeté un moment sur la Parole de Dieu, l’icône ou le crucifix, un intérêt fugitif pour le mystère de Jésus. Il s’agit d’un amour concret, attentif, durable faisant réellement place à l’autre dans son cœur, dans son esprit, dans son âme, dans son existence, c’est-à-dire aussi dans son quotidien.

Faire place au Dieu vivant, invoqué, prié dans le secret, aimé pour ce qu’il fait vivre.

Faire place au prochain, quel qu’il soit, en particulier les petits, ceux qui peinent ceux qui sont loin, qui se sentent étrangers là où ils sont.

Faire place… pour que Dieu se sente chez lui chez nous ; pour que le prochain se sente aussi un peu chez lui, en nous…

Faire place à l’autre, y compris à l’ennemi, à ceux qui nus a offensé, lui faire la place encore et encore jusqu’à soixante dix fois sept fois.

C’est tut un programme. Et il faut toujours s’y remettre. Mais comment faire place à l’autre ? Quelques propos.

  1. Prier et dans sa prière nommer : prier Dieu et prier pour. Nommer les personnes dans sa prière, les proches, les plus lointains, les oubliés, les ennemis, celles que l’on a tendance à juger.

Voilà pourquoi Jésus nous invite à prier sans cesse, parce qu’il y a toujours des personnes qui ont besoin d’être mieux aimées,…d’être soutenues

2.S’approcher de l’autre, humblement, notre Dieu s’est fait proche, c’est sa caractéristique : c’est lui qui toujours vient vers nous, s’approche, pour connaitre mieux, partager, pour comprendre les besoins, pour porter secours, pour soutenir, pour marcher avec nous. C’est ainsi qu’aimer, c’est toujours avec conviction  et discrétion   s’approcher des autres dans le respect de leur liberté pour apprendre à les aimer tels qu’ils sont et non pas tels que nous les voulons.

Elever l’autre ; nous nous approchons de l’autre pour lui donner une place, l’aider pour trouver sa place,, s’il a des difficultés pour cela. Nous sommes prompts à juger, à critiquer, à nous plaindre et cela c’est un mouvement qui peut être perpétuel, infini.

Il s’agit plutôt d’être le plus possible bien-pensant (penser du bien), bienveillant (vouloir du bien), bien-disant de dire du bien). Bienfaisant (faisant du bien).

Ce sont des pistes, des chemins. Il faut les emprunter, les parcourir.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, ton prochain comme toi-même, c’est un futur, une forme d’impératif, un commandement, une invitation  ferme à se mettre en route, à y aller.

Tu aimeras, c’est aussi une promesse.

Tu es capable d’aimer.

Tu le peux.

Tu le fais et le feras.

20ème semaine per annum (saint Louis)

Frère Eric de CLERMONT-TONNERRE

Rt. 1. 5-6. 14b-16.22 ; Mt. 22, 34-60